JM et les chefs coutumiers de la République démocratique du Congo

11 December 2004

«Des décisions radicales pour mes 100 premiers jours au pouvoir»

l'express du 11/12/2004

L’assistance est chauffée à blanc. Et Navin Ramgoolam, leader du Parti travailliste (PTr) lors d’un meeting de l’alliance sociale, hier promet des décisions radicales pour ses 100 premiers jours à la tête du pays. Les élections législatives de 2005, il est convaincu de les remporter.

«Mo pa pou donn letem. Dan mo 100 premier jour à la tet pays ou pou guete, arete bef travail et cheval manze», précise-t-il à une assistance d’environ 2 500 personnes.

Tour à tour, le leader du PTr fait allusion au «gros capital», aux abus du pouvoir, à la corruption, et au «gaspillage des fonds publics à travers ces nombreux expatriés qui occupent des postes importants avec des salaires mirobolants au sein des différents organismes dont l’Etat a un droit de regard». Il cite pour exemple, le nom d’un expatrié travaillant pour le compte du Central Electricity Board (CEB) qui a des honoraires de Rs 450 000 par mois.

Dans le même ordre d’idées, il dénonce les 240 conseillers du gouvernement qui coûtent à l’Etat, Rs 6 millions par mois. Il a qualifié le conseiller spécial du Premier ministre, Jean Mée Desveaux de «super-ministre». «Jamais dans mo l’époque quand mo ti Premier ministre conseiller ti donne l’ordre ministre», ajoute-t-il.

Navin Ramgoolam allègue que Jean Mée Desveaux a un «meilleur traitement» que Deotam Santokhee alors qu’ils travaillent au bureau de Paul Bérenger en tant que conseillers.

Selon Navin Ramgoolam, le gouvernement a «appauvri» la classe moyenne à Maurice et a fait «40 000 personnes perdre leur emploi et a ralenti la croissance économique». En contrepartie, fait-il ressortir, ce sont les «représentants du gros capital qui ont bénéficié de tout».

Il cite un dernier exemple en date : «Scandale bann limousinn pour conferens Sids. Conferens pa encor comence 50 % loto finn fini vende. Gouvernement avec ou casse command encore 100 loto. Et subside Rs 50 m lors di riz ration gouvernement pas oulé metté.»

De plus, Navin Ramgoolam insiste à plusieurs reprises sur le fait que le choix des futurs candidats ne doit pas faire l’objet de critiques ou de division de l’électorat en termes de caste pour faire le jeu de Bérenger. Il demande formellement un vote en bloc «60-0 pou ki mo reprend mo poste Premier ministre qui Berenger pe occupe».

Concernant l’assistance, il fait remarquer qu’il «n’a jamais vu autant de personnes à un meeting. Même quand nous ti faire l’alliance avec MMM jamais finn gagne autan dimounn coume ça».

Le deputy leader du PTr, le Dr Rashid Beebeejaun fait de son côté état du «manque d’élèves» dans les collèges nouvellement construits et du «manque d’enseignants». Il évoque également le manque et le retard de livres scolaires pour la rentrée 2005.

Le Dr Rashid Beebeejaun fait, lui, mention d’autres projets où des milliards de roupies ont été injectées tels que le système de tout-à-l’égout de Grand-Baie et le barrage de Midlands mais qui ne sont pas opérationnels à 100 % «en raison d’une mauvaise planification des autorités concernées».

Rama Sithanen, ex-ministre des Finances, allègue que Paul Bérenger « exerce des pressions » sur la Banque de Maurice et le bureau central des Statistiques pour «falsifier les chiffres relatifs au chômage et sur l’économie en général».

Il rend le gouvernement responsable de la dépréciation de la roupie par rapport à l’euro et «ce sont les Mauriciens qui paient les pots cassés».

Rama Sithanen critique de son côté le gouvernement qui «dépense des centaines de millions» pour l’achat de voitures et «ne peut accorder Rs 50 millions pour maintenir les subsides sur le riz».

Rama Valayden, leader du Mouvement républicain, affirme que la visite de Bérenger aux Seychelles ne relève pas seulement de la coopération économique «mais c’est surtout une question de secret bancaire».

Le meeting était présidé par Indira Seeburn. Plusieurs autres orateurs ont pris la parole dont Madun Dulloo, Cader Sayed Hossen, Manou Bheenick.






Mystère autour des tractations d’alliances

Qui dit vrai : le journal Le Militant, organe de presse du MMM, ou Navin Ramgoolam, le leader du PTr ? «Selon nos informations, l’entourage de Navin Ramgoolam a vainement tenté d’engager des négociations au moins à cinq reprises avec le leader du MMM. Mais ils se sont retrouvés face à un mur.» L’article paru dans l’édition d’hier du journal Le Militant n’aurait pu être plus clair. Mais aux questions de l’express hier soir, Navin Ramgoolam, leader du Parti travailliste (PTr), déclare que «c’est faux et archifaux ce qui a été écrit dans ce journal».

L’article fait ressortir, plus loin, que ce sont les «travaillistes qui ont fait circuler la rumeur à l’effet que le MMM a mis sur pied une cellule de contact afin d’établir les discussions avec le PTr. Du coup ils ont profité de la présence de Paul Bérenger et de Navin Ramgoolam qui participaient à une réunion du Conseil de l’Internationale Socialiste qui a eu lieu il y a trois semaines en Afrique du Sud pour amplifier la rumeur d’une alliance entre le MMM et le PTr.»

Toujours selon le journal, après cet «échec» les travaillistes se seraient tournés vers le Sun Trust Building pour continuer leur campagne de «séduction». Mais cette fois, avec le MSM. Démarche qui se serait une fois de plus soldée par un échec.

Navin Ramgoolam déclare, pour sa part, avec calme et sérénité qu’il est sûr de la victoire. «Moi je vais aux élections 2005 avec l’Alliance Sociale et on est sûr de gagner. La preuve est là aujourd’hui même. Regardez cette forte assistance. Au fait, c’est le MMM qui veut me rencontrer et essaie de prendre contact avec moi. Car le pays fait face à de multiples problèmes économiques et sociales.»