JM et les chefs coutumiers de la République démocratique du Congo

17 May 2005

Trois départs à la Mauritius Revenue Authority

l'express du 17/05/2005

Plusieurs départs et une arrivée... Sudhamo Lal prend ses fonctions de directeur de la Mauritius Revenue Authority (MRA) aujourd’hui. Cet expert indien a travaillé dans les hautes finances au Pakistan et pour le Commonwealth. La nouvelle institution financière brassera plus de Rs 3 milliards par an. Parallèle-ment, cette arrivée coïncide avec trois démissions.

Maya Hanoomanjee, présidente du conseil d’administration de la MRA, démissionne de son poste aujourd’hui. Elle a envoyé sa lettre officielle, hier. Elle avait été nommée à ce poste récemment. Elle compte se porter candidate sous la bannière MSM-MMM aux prochaines législatives. Dhiren Dabee, l’actuel solicitor general, a été pressenti pour occuper temporairement ce poste.

Neerunjun Seenuth, qui était le directeur de la Revenue Authority, a soumis, hier, sa démission. Il avait postulé pour être directeur de la MRA. Il a officiellement écrit au ministère des Finances pour lui demander de lui verser une pension et d’autres bénéfices, car il ne compte pas poursuivre son travail au sein de la Revenue Authority.

Le nom de Seenuth circule comme éventuel candidat travailliste aux élections. Il a indiqué à l’express qu’il a soumis sa démission pour des raisons professionnelles. Il compte, dans les mois à venir, prêter serment comme avocat et ouvrir son cabinet d’ici la fin de l’année.

Autre départ : celui d’Asraf Dullul. Il a soumis sa démission vendredi du poste de directeur de l’implementation department de la MRA. Il pourrait être candidat de l’Alliance sociale dans la circonscription n°3, Port-Louis-Est-Port-Louis-Maritime.

D’autres démissions sont prévues au conseil d’administration de la MRA, notamment celle d’Aïsha Timol, après celle de Jean-Mée Desveaux. Le nom d’un haut cadre du Large Taxpayers’ Department est également évoqué. Il pourrait soumettre sa démission pour immigrer aux États-Unis.

D’autre part, les syndicats d’employés de la MRA comptent bientôt interroger les autorités sur les qualifications d’un étranger nommé Paul Matthews. Employé sous contrat, il percevrait des honoraires de Rs 300 000 par mois et bénéficierait d’une voiture hors taxes. 

09 May 2005

Ramgoolam : “Le 4 juillet, arrêt des travaux à Ferney…”

l'express du 09/05/2005

Le leader des Rouges surprend une fois de plus. Au cas où il accéderait au pouvoir, les travaux pour construire la South Eastern Highway à Ferney “vont stopper le 4 juillet” . Il explique qu’il arrêtera “tout de suite” le projet car c’est “un crime contre l’environnement et les conséquences seront désastreuses”. À la question de savoir pourquoi il n’a pas élevé la voix plus tôt pour prendre position contre ce projet qui a fait couler beaucoup d’encre, Navin Ramgoolam explique qu’il “fallait prendre des renseignements mais que beaucoup de camarades du parti avaient pris position”. Il récuse les accusations selon lesquelles son parti n’a jamais pris position sur le sujet. Les raisons de cette décision sont certes douteuses mais les écologistes apprécieront quand même…

Lors de sa conférence de presse, samedi, le leader de l’opposition s’élève aussi contre “tous ces contrats de plusieurs milliards qui sont en train d’être signés avec empressement” . Il donne un “warning” aux conseils d’administration de ces différentes compagnies parce que “pou bizin rann kont”. Le timing d’Air Mauritius, qui a finalement porté son choix sur la compagnie Airbus, étonne le leader de l’opposition. Il allègue qu’il y avait des pressions pour que la compagnie nationale d’aviation s’empresse d’acheter des avions avant la tenue des élections. Mais, dit-il, il ne conteste pas le choix d’Airbus.

Le projet de métro léger est aussi revenu “lor latab apre disolisyon” alors que le gouvernement avait affirmé avoir besoin “fer lezot letid”. Pour le leader de l’opposition, cela expliquerait pourquoi le dossier du métro léger a été retiré de l’ex-ministre du Transport, Anil Bachoo, pour que Jean-Mée Desveaux s’en occupe. La nomination des “petits copains par un gouvernement en voie de disparition” a aussi fait l’objet de critiques.

En ce qui concerne l’abolition des Form VI colleges, Ramgoolam insiste : le ranking demeurera chose du passé. À la question de savoir comment il compte répartir les élèves dans les différents collèges, il répond “parey kouma pe fer aster la” en précisant que les détails seront communiqués plus tard. La“winning formula” de l’alliance MSM-MMM a aussi été commentée avec beaucoup d’ironie (il appelle cette formule une distribution de bout et l’officialisation de la balkanisation) aussi bien que le “rol mike” du président de la République.


Impasse

Le Premier ministre ne sera pas épargné. Navin Ramgoolam veut savoir ce que fera Paul Bérenger après 2008 s’il est élu. “Enn dimounn kinn dir li pou mars lor kadav pou pren pouvwar, kinn pass so lavi rod paravan, ki prezid 24 komite, pe rod fer nou krwar li pou al asiz anba pie ek ekrir so bann memwar ? Si nous croyons cela, nous sommes vraiment un peuple admirable”, lance Ramgoolam. À la demande d’une réaction sur une critique de Bérenger sur son associa- tion avec un “sectaire”, Navin Ramgoolam avoue que cela le fait rire en commentant sur le fait que la critique a été faite lors d’une plate-forme des rajputs…

Le leader de l’Alliance sociale n’a pas manqué plus tôt de condamner SAJ d’avoir conclu différentes alliances avec Paul Bérenger alors que “le MSM a été créé pour empêcher Bérenger de prendre le pouvoir”. Ramgoolam fait, bien sûr, l’impasse sur l’épisode de 1995… 

06 May 2005

Ramgoolam fait un appel en faveur de l’unité

l'express du 06/05/2005

Il est 19 heures au Human Service Trust (HST) à Calebasses. Un “chief guest” fait son entrée sous les applaudissements de l’assistance. Il s’agit de Navin Ramgoolam, leader de l’Alliance sociale.

Le président du HST, Dhundev Bahadoor, ne passe pas par quatre chemins : il a réuni ses troupes afin de donner le mot d’ordre pour les prochaines élections. Parmi les autres invités : Anil Bachoo, Jhyaneshwur Jhurry, Megduth Chumroo, Dharam Fokeer, l’ancien vice-Président de la République, Rabin- dra Ghurburrun, l’inspecteur Radhooa, Milan Meetarbhan, Rajen Narsinghen et Raj Dayal.

“Nous devons combattre l’actuel gouvernement et nous allons donner tout notre soutien, notre force et notre influence à l’Alliance sociale menée par Navin Ramgoolam”, souligne Dhundev Bahadoor. Ses raisons, dit-il, sont simples : la communauté “majoritaire” doit être unie. “Et cela inclut tamouls, télougous et marathis. Certains essayent de nous diviser mais nous devons comprendre que nous avons été malavisés par ces personnes.”

Ramgoolam réagit. Il remercie le HST “du fond du cœur pour son soutien”. Par des anecdotes de son passé et les moments partagés avec son père, il tente d’expliquer que la division ne sert à rien. Mais il met surtout l’accent sur l’unité nationale.

Ramgoolam raconte les élections de 1959. Gaëtan Duval, jeune avocat rempli d’énergie, va poser sa candidature à Curepipe. Et il sera battu par Romriki Ramsamy qui défendait les couleurs du Parti travailliste. “Mai zordi, dimounn dir enn zafer imposib sa. Eski dimounn finn vinn pli ariere ou bien pli malin? ” se demande Ramgoolam. Il dit regretter ce temps où les gens votaient pour le parti qui défendait le mieux leurs intérêts, lorsque la religion du candidat importait peu.

Ramgoolam insiste. Il cite Chirac : “Chirac expliquait aux jeunes que l’union fait la force. Quand j’ai entendu cela à la télévision je me suis dis : il aurait dû venir le dire aux Mauriciens”. Le leader des Rouges estime que certains chercheront toujours à diviser “mais nous avons un devoir de travailler pour l’unité. Nou inn pren diferan bato pou vinn ici mai zordi nou dan mem bato. Si nou pa travay ensam, na pena lespwar”.


“Si na pas ti ena division entre hindou...”

A Dhundev Bahadoor qui disait plus tôt qu’il n’y “aurait jamais d’unité nationale si la communauté majoritaire ne s’unissait pas”, Ramgoolam raconte… une autre histoire. Il s’agit, cette fois, de l’ancien ministre de l’éducation Beejadhur “ki ti gayn lager ek Prayag et ce dernier décide de mettre un candidat pour contrer Aunauth Beejadhur lors des élections.” Sir Seewoosagur Ramgoolam appelle alors Prayag et tente de lui faire comprendre que la cause était plus importante qu’une querelle. Mais le différend demeure. Prayag s’en va chercher un candidat. Ce candidat s’appelait Anerood Jugnauth. “Si pa ti ena division entre hindou, zame nou ti pou kot nou ete zordi”, dit Ramgoolam qui explique qu’il faut tirer des leçons des erreurs du passé.

On l’aura compris. Ceux qui cherchent à “diviser”, ce sont, selon lui, Paul Bérenger et ses amis. “Cette lutte sera entre moi et Bérenger et personne d’autre”, affirme Navin Ramgoolam. Avant de promettre que quand il sera “laba”, il travaillera pour tout le monde et non pas “pou enn group dimounn”.

A ceux qui prendront “la caste” en considération quand ils iront voter, Ramgoolam dit “rapel kan ou ti vot Jeeha ou ti vote pou Jean Mée Desveaux vinn super conseiller. Ek demann Bachoo kinn arive”.

La communication officielle prend fin. Il est maintenant l’heure des apartés, le temps de partager un repas. Parmi ceux qui entourent Ramgoolam et qui se tiennent non loin, Raj Dayal…