Patrick ASSIRVADEN
l'express du 20 juillet 2013
Monsieur Desveaux a raison. Je saisis très mal sa philosophie
politique (enfin s’il en a une) surtout après avoir lu sa tribune,
truffée de mensonges, d’insultes gratuites, d’invectives, de
dénigrements et de nondits. C’est Monsieur Desveaux tout craché. Mais
une chose est sûre, ce Monsieur se trompe d’époque. On est en 2013. Les
Mauriciens ne sont pas des imbéciles ! Ce Monsieur me traite de caïd, de
député de bas étage. Je peux comprendre car de 2005 – 2010 et
jusqu’aujourd’hui, je suis celui qui l’a démasqué, et étalé devant
l’opinion publique l’agenda et le rôle de cet imposteur hors pair. C’est
vrai j’ai dit à ma conférence de presse que je ne partage pas
grand-chose avec ce personnage. Mais j’avouerai qu’une chose m’a
échappé, ce Monsieur est horriblement imbu de lui-même. Il doit sûrement
et très souvent dans une journée se regarder dans un miroir… et se
toucher… pour être certain qu’il existe vraiment.
Voyons la vérité des faits
Dès son arrivée au CEB et avec la complicité de certains, la décision
est prise de confier la direction du CEB à quatre mercenaires étrangers
aux dépens des fils du sol méritants, en ramenant l’organisation en
arrière de 50 ans. Une vraie insulte à la nation mauricienne qui a,
hélas, laissé des séquelles indélébiles à l’organisation. Avec un tel
changement radical, on a vu l’instauration d’une technique de management
digne des plus grands despotes. En faisant miroiter la carotte d’un
renouvellement de contrat après deux années de fonction avec des
salaires de princes, ce monsieur s’est doté d’une arme redoutable pour
la mise en oeuvre de son agenda au sein du conseil d’administration où
il régnait en maître absolu. Avant de poursuivre avec mes propos, de
grâce Monsieur Desveaux, cessez de vous cacher derrière le professeur
Kasenally et le Dr Baguant et de vous accrocher à leurs pantalons.
Assumez votre passé sans paravent comme un grand… Décidément, vous
ressemblez étrangement à votre maître.
La sous-station de Dumat
Effectivement, les bushing achetés par le conseil d’administration du
CEB en 2003 alors que vous régniez sur le board ont explosé en 2007
causant un black-out total dans le nord du pays, mais surtout une perte
de plus de Rs 80 millions au pays et aux contribuables. Savez-vous ce
qu’on avait découvert en 2007, Monsieur Desveaux ? Que les fameux
bushing achetés en 2003 par le board du CEB dont vous étiez le chef
d’orchestre avaient été faits par l’intermédiaire d’un courtier
(Plantec) en Afrique du Sud qui se les a procurés d’Alstom (S.A) en
fait c’est Mecafils, une société de Suisse qui les a fabriqués et
livrés. Pire, il n’y avait ni document d’achat, ni garantie. C’est
Mecafils qui nous fit remarquer que ces matériels défectueux étaient
inappropriés pour la sous-station de Dumat. Rs 80 millions, Monsieur
Desveaux et vous prétendez être une lumière… les lecteurs apprécieront.
CTDS
Monsieur Desveaux se targue de la réalisation du projet, de la
centrale de la Société usinière du Sud (CTDS) et de Savannah et se fait
le champion d’une compétition déguisée entre voisins pour l’octroi de
fabuleux contrats à hauteur de six milliards. Pour arriver à ses fins,
il fait employer les experts légistes parmi les plus prestigieux
d’Europe aux coûts de plusieurs dizaines de millions de roupies pour
concocter un appel d’offres et un contrat des plus compliqués pour que
personne ne s’y retrouve et afin d’échapper à toute critique ou
contestation possible, et de l’aveu même de certains tout à fait
démesuré eu égard à l’importance relative de cette centrale de 30 MW
seulement. Le résultat de ces manigances, c’est une centrale
fonctionnant au charbon uniquement alors que la bagasse, combustible
disponible en abondance sur le site, n’avait guère de place ! Un
matériel de seconde main ayant servi auparavant dans une sucrerie en
France (Brelle), et ayant été acheté par les promoteurs du projet bien
avant l’adjudication du marché par le CEB. Dans un soi-disant appel
d’offres compétitif, cette centrale reste encore aujourd’hui celle qui
produit de l’électricité à un coût parmi les plus élevés des producteurs
indépendants (IPP), l’utilisation de cette centrale à plus de 90 % de
sa capacité n’est que le fruit d’une astuce de contrat – le fameux «two-part tariff»
– qui oblige le CEB à payer l’essentiel en coût d’investissement sur
quinze ans, sans rabais et indépendamment de la production réelle et qui
est, elle, simplement rémunérée à un coût marginal. Les gens avertis
n’auront aucun mal à s’y retrouver et à comprendre un mécanisme
financier aussi véreux que les fameux ponzi schemes, et qui se fait au
détriment des consommateurs ! Il est notoire que l’aspect financier a
été entièrement occulté dans les négociations avec la CTDS aux dépens du
consommateur.
L’opposant «Alan Ganoo»
Le projet de la CTDS avait un illustre opposant au Cabinet de
l’époque en la personne de l’actuel leader de l’opposition.
Malheureusement, devant la puissance de Monsieur Desveaux, plus «royaliste»
que le ministre de tutelle, et ayant l’appui sans faille de son maître,
Alan Ganoo n’avait d’autre choix que de se taire et de laisser faire –
voilà la vérité sur l’implication de ce personnage dans les décisions
cruciales quand le MMM était au pouvoir. Vous qui parlez de
transparence, Monsieur Desveaux, expliquez aux lecteurs et aux
Mauriciens :
1. Comment et pourquoi la chaudière de la CDTS en 2003 était de seconde main ?
2. Comment et pourquoi le prix kWh a été accepté/payé par le board et
vous-même pour une chaudière neuve alors que vous saviez très bien
qu’elle était second hand ?
3. Comment et pourquoi la chaudière second hand était déjà et depuis
longtemps à Maurice bien avant que CTDS ne décroche le contrat ?
Ces quelques éclaircissements, Monsieur Desveaux, aideraient sûrement
les lecteurs et les Mauriciens en général à mieux cerner votre
personnage.
Bhagwan se plie
Monsieur Desveaux qui se targue d’être un administrateur hors pair a
dans l’escarcelle de ses réalisations un autre fait d’armes digne d’être
mentionné – parmi tant d’autres. Il est connu au CEB que ce Monsieur
tout-puissant avait obligé le ministre de l’Environnement de l’époque,
en l’occurrence Rajesh Bhagwan, à modifier la loi du pays à travers les
Regulations en acceptant le seuil de 70db (mesure de bruit) aux abords
des centrales électriques pour des raisons les plus obscures.
Aujourd’hui, la république de Maurice est le seul pays au monde à avoir
fait fi des recommandations de la Banque mondiale pour que ce seuil ne
dépasse pas les 50 db. Voilà ce dont est capable ce Monsieur donneur de
leçons et qui était du temps où son maître était Premier ministre plus
puissant que les ministres. On peut donc imaginer que tous les membres
du conseil d’administration de l’époque ne pouvaient être autres que des
marionnettes aux mains d’un manipulateur Expert.
Appel d’offres ? Sélection transparente ?
En 2003, les tender documents pour CTDS spécifiaient clairement que le projet devrait «cater for a primary fuel and a secondary fuel». L’idée était de «optimize» la bagasse. Donc, le CEB s’attendait à des offres «with coal as the primary fuel and bagasse as a secondary fuel». Monsieur Desveaux, vous le savez fort bien, la CTDS n’a jamais soumis de «secondary fuel»
! L’offre de la CTDS aurait dû être rejetée sur le champ !!! Et
pourtant elle a été acceptée avec votre bénédiction après qu’un
soumissionnaire s’est retiré perdant du coup son bond de plusieurs
millions de roupies. RFP Transparent ? Il y a un imposteur quelque part.
CTDS – Désastre écologique
Pas un mot de vous Monsieur Desveaux sur les milliers de tonnes de
cendres de charbon (12 000MT) camouflées tous les jours dans les champs
de canne à St Aubin. C’est un désastre environnemental sans précédent
dont vous avez été un complice pour ne pas dire l’instigateur principal.
Et vous avez le culot de vous vanter d’avoir fait naître un tel projet
qui détruit chaque jour nos nappes phréatiques, pollue nos rivières et
tue notre environnement ! Faites un détour vers St Aubin quand vous avez
le temps. Pour moi, il y a un seul mot qui peut qualifier toutes ces
actions de 2003 «criminel»…
Dans le salon de SAJ
Aveu de taille de Monsieur Desvaux, en 2003 les décisions concernant
la politique énergétique de Maurice se prenaient non pas au cabinet
ministériel ou au CEB avec les techniciens, mais dans le salon de SAJ…
On voit un peu plus clair comment cela se faisait en votre temps.
Gamma Coventa
Quant au projet Gamma Coventa des frères Ah Teck et vos divagations
concernant leur proximité avec le Premier ministre, s’il vous plaît,
soyez moins ridicule, vous savez très bien que le projet n’a jamais vu
le jour malgré leur «soi-disant» proximité … J’étais contre le
projet c’est vrai… Je ne porte pas de visières dépendant de là où je me
tiens Monsieur Desveaux. A propos de ridicule, faites un effort, qui
oserait vous croire dans ce pays, Monsieur Desveaux, quand vous affirmez
que vous avez travaillé, un génie de votre calibre, pour Rs 1 000/-
pour le compte du CEB ? Heureusement, le ridicule ne tue pas… Quant à
vos autres élucubrations, divagations et insultes, je vous dirai
simplement, «ce qui te tue pas te rend plus fort». Sans être mal élevé, ou impoli, je vous recommande cette citation «la bave du crapaud ne salira jamais la blancheur du lys». Je me retrouve dans le lys, Monsieur Desveaux. Et vous… ?
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