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Après l’incendie de l’Amicale de Port-Louis, en mai 1999, des milliers de Mauriciens se sont joints aux funérailles de l’épouse et des deux fi lles du propriétaire de la maison de jeu. |
La Criminal Appeal Act vient d’être amendée dans la précipitation, sans
réels débats. Cette révision majeure des règles de la justice mauricienne
intervient après la publication d’une contre-enquête sur l’incendie de
l’Amicale et alors que l’Irlande fait pression pour que les assassins de
Michaela Harte soient identifiés et punis.
Par Jean-Mée DESVEAUX
l'express-dimanche du 11 août 2013
Nous autres Mauriciens prenions
jusqu’ici pour acquis les institutions juridiques censées garantir la liberté
et l’inviolabilité de nos personnes au sein de ce petit pays d’Afrique
miraculeusement pacifique qu’est le nôtre. Cette image idyllique, assombrie
récemment par le scandale des secrétaires de juges de la Cour suprême, a pris
un mauvais coup suite aux discussions, ou à l’absence de discussions, qui ont
entouré le vote, au Parlement, de l’amendement à la Criminal Appeal Act. Le gouvernement a tenu, en un temps record, à
amender cette loi qui, selon des ténors du barreau, permettrait ou
encouragerait des attaques liberticides sur des citoyens devenus la cible des
caïds d’une majorité au pouvoir.
Devant ce manque de débats
éclairés tant décrié, l’express propose
une couverture spéciale de cet amendement qui a suscité une excitation sans
pareille au sein de la classe politique. Nous essaierons, entre autres, de
vérifier le bien-fondé des accusations mutuelles des partis politiques. Nous
étudierons les motivations cyniques de certaines prises de position soulignant,
à nouveau, la propension abjecte de nos politiciens à profiter de la moindre
chance de grappiller quelques votes, même si cela se fait lâchement sur le
cadavre de nombreuses et innocentes victimes d’une mort atroce.
Cet amendement est-il aussi
dangereux que le proclament les juristes au Parlement et ailleurs ? La réponse
est un oui retentissant quand on lit la genèse du projet.
1) L’amendement remet en question
le fameux principe de « double jeopardy », principe légal adopté chez nous
depuis des siècles, emprunté aux Anglais, chez qui il avait survécu pendant
près de 700 ans. Ce principe, pour faire simple, garantit qu’une fois acquitté,
un accusé ne peut être de nouveau jugé pour le même délit. Un changement à ce
principe laisse donc suspendre, au-dessus de la tête de tout acquitté, une épée
de Damoclès pour le reste de son existence.
2) Cet amendement potentiellement
« liberticide » a été présenté et voté par la majorité avec un empressement qui
laisserait l’observateur le plus objectif craindre que le gouvernement a
quelque chose de sinistre à cacher.
3) Un changement de cette
envergure aux libertés individuelles requiert normalement, dans une démocratie,
une altération de la Constitution, ce qui demande une majorité de trois quarts
au Parlement. A Maurice, à cause d’une petite clause déjà présente au sein de
notre Constitution (10.5), un changement si drastique ne requiert qu’une simple
majorité. Cela revient à dire que n’importe quel prochain gouvernement pourra,
s’il en est tenté, triturer ce texte à sa guise aujourd’hui que l’inviolabilité
du principe a disparu.
4) A cause de cette
particularité, il aurait été (peut-être pas légalement mais au moins moralement
et psychologiquement) essentiel aux yeux de la population que l’opposition et
le gouvernement affichent un consensus comme en Grande-Bretagne récemment quand
un tel amendement a été voté. Mais, chez nous, même après avoir réussi à faire
passer plusieurs changements, l’opposition est restée farouchement opposée à ce
projet d’amendement.
5) Ayant sacrifié le principe sacro-saint
du « double jeopardy», l’amendement sacrifie aussi la règle suprême selon
laquelle aucune loi ne doit être rétroactive ; un acte qui n’était pas criminel
quand il a été commis ne devrait pas le devenir après le vote d’une loi passée
ultérieurement.
6) On ne peut imaginer de loi
plus dangereuse que celle qui est instituée sur mesure avec des cibles bien
précises. Or, l’amendement à la Criminal Appeal
Act est fait sur mesure pour pouvoir rejuger les accusés disculpés par le jury
lors du procès de l’homicide de l’Irlandaise Michaela Harte à l’hôtel Legends.
C’est pour cela que la rétroactivité de la loi est nécessaire.
7) Cet amendement est très symétrique. Ainsi, il n’y a pas de
limite dans le temps qui empêcherait le directeur des poursuites publiques
(DPP) de faire appel d’un jugement plusieurs décennies après qu’un suspect a
été acquitté « à tort ». Pareillement, un innocent derrière les barreaux peut,
à tout moment, voir son cas être renvoyé devant la justice si l’appel répond
aux critères stipulés par la loi amendée.
La deuxième question à se poser,
au vu des dangers constatés : la loi dans sa nouvelle forme était-elle vraiment
essentielle ? Le contrat social entre les 1,2 million de Mauriciens est-il
mieux préservé après cet amendement ? Est-ce la « best » ou la « second best solution
» dont le pays hérite ? La réponse est plus nuancée et forcément plus
subjective cette fois. Chacun viendra donc avec ses éléments en fonction de son
choix de société et de sa philosophie. Dans tous les cas de figure, si le DPP
doit faire appel des jugements de la Cour suprême, c’est qu’il y a eu maldonne.
N’aurait-il pas été plus sage d’arrêter les causes de miscarriages of justice en amont que de le faire en aval en
demandant au DPP de faire appel du jugement de la Cour suprême ? La cause du
dysfonctionnement à ce niveau se résume essentiellement au travail de la police
et à la constitution et la décision du jury. Un tri lors du recrutement des
membres d’un jury d’assises pourrait éviter cela. En ce qui concerne la police,
Me Kishore Pertab résume bien ceux qui partagent cette position: « On vient donner une excuse à la police
pour qu’elle continue à mal faire son travail ».
Il reste une objection au statu
quo. Si la loi n’avait pas été modifi ée, ceux qui ont souffert des
dysfonctionnements passés (telle la lourde main de l’inspecteur Raddhoa)
n’auraient aucune chance de recouvrer la liberté. De la même façon, les
criminels libérés à tort pourraient continuer à couler des jours paisibles sans
être inquiétés jusqu’à la fin de leur vie. C’est la position du gouvernement
qui, dans le cas de Harte, se sent obligé, pour réparer l’image ternie du pays
internationalement, de changer les règles du jeu après que la partie a débuté.
Finalement, il faut noter que, cafouillage ou pas, il existe des cas où des
preuves qui n’étaient pas disponibles lors du procès, le deviennent
ultérieurement (tels les tests d’ADN) et que ces preuves n’auraient pas pu être
recevables sous la forme non amendée du Criminal
Appeal Bill.
Il existe un caractère très
mauricien qui rend la loi sous sa nouvelle forme particulièrement pernicieuse.
Nous sommes tout à fait récalcitrants à obéir et à respecter la notion d’un
arbitre impartial qui tranche une question, qui nous touche de près, une fois pour
toutes… surtout quand la décision ne nous plaît pas. Le PRB visait, entre
autres, à corriger les erreurs et anomalies de la grille de salaires et autres
conditions qui régissent la fonction publique. Après un exercice de «
correction» qui a coûté plus de Rs 4,6 milliards, nos fonctionnaires étaient
tellement remontés que le gouvernement a cédé. Dev Manraj est venu amender les
corrections à la hauteur d’un autre petit milliard de roupies. Mais cette
correction de la correction doit elle-même être corrigée par le Permanent Secretary du ministère de
tutelle. Les Anglo-Saxons
appellent cela « having a second bite at the
cherry ». A Maurice, nous faisons bien mieux. Après la promulgation
de la loi amendée, un accusé a pas moins de four bites at the cherry : 1) il
est jugé et condamné en première instance par la Cour suprême, 2) il interjette
l’appel et son appel est rejeté, 3) il demande et obtient la permission d’aller
devant le Privy Council où son appel
est de nouveau rejeté, 4) il peut, selon l’Attorney
General (Hansard, 24 juillet 2013), se prévaloir dorénavant de l’amendement
nouvellement voté pour faire de nouveau appel de sa condamnation. Selon là où
l’on se trouve sur l’échelle philosophique, on peut conclure que cela ne fera qu’encrasser
une machine judiciaire très lourde et coûteuse dans une île Maurice qui
succombe déjà sous le poids d’une impunité souvent révoltante. Et l’impunité,
on a trop souvent tendance à l’oublier ici, incite même les meilleurs citoyens
à prendre la loi entre leurs propres mains.
L’amendement est à double
tranchant. Il permet, d’un côté, de libérer l’individu incarcéré à tort et, de
l’autre, de remettre le suspect acquitté à tort sur la paille chaude du cachot.
Cela crée, selon les préférences personnelles et philosophiques, deux écoles de
pensée axées sur leur attitude vis-à-vis du «
double jeopardy ». Les « bleeding
hearts », du genre défenseur des droits de l’homme, sont disposés à faire
toutes les concessions sécuritaires possibles pour éviter que ne subsiste
l’ombre d’un innocent croupissant derrière les barreaux. Ils sont disposés à
payer les conséquences qui en découlent pour la sécurité de la société. Dans
l’autre camp, on essaie de se concentrer sur la forêt au-delà de l’arbre, la
paix et la sécurité de la société plutôt que le bain d’amour des 2500
prisonniers de Beau-Bassin. C’est le camp du « law and order ». Il rappelle que, pour chaque
criminel libéré à tort, il y a des victimes six pieds sous terre que les
familles pleureront toujours. Donc, «
measure for measure » est le mot d’ordre selon lequel la société réclame
son « pound of flesh ». Le lecteur
peut d’ores et déjà situer les illustres intervenants dans ce débat à partir de
ces deux axes. Dans le camp des «
bleeding hearts », on pourrait, se basant sur leurs interventions dans le
débat, diversement aligner les hommes de loi suivants : Mes Yousouf Mohammed,
Yvan Collendavelloo, Steven Obeegadoo, Raouf Gulbul. Dans le camp du « law and
order », on trouvera le DPP, le Premier ministre, Shakeel Mohamed, entre
autres.
La question-clé est maintenant de
savoir ce qui a vraiment changé avec cet amendement ? La réponse succincte
d’abord : le DPP aura maintenant le droit de faire appel d’un acquittement
prononcé au niveau de la Cour suprême, que ce soit par un juge seul ou par un
jury accompagné d’un juge (il pouvait jusqu’ici seulement faire appel d’un
jugement trop clément). Il est intéressant de noter l’asymétrie qui existait
auparavant car, alors que le DPP n’avait pas ce droit d’appel d’un
acquittement, le suspect, lui, avait le droit de faire appel de sa condamnation
par la Cour suprême en saisissant la Cour d’appel.
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Accusés du meurtre de Michaela Harte, Sandip Moneea et Avinash Treebhoowon
ont été acquittés. L’amendement de la loi permet qu’ils soient rejugés pour le même crime. |
Une petite explication
technique s’impose ici. Au sein des Cours dites inférieures (District and
Intermediate Courts) qui traitent des crimes mineurs, la symétrie est totale.
La personne condamnée peut se prévaloir en appel d’une condamnation tout comme
le DPP peut faire appel s’il considère que le suspect a profité d’une peine
trop légère ou, à plus forte raison, s’il a été acquitté à tort. Mais en ce qui
concerne la Cour suprême, le DPP n’a pas ce droit. Les cas en première instance,
en Cour suprême, sont de deux genres : 1) un juge sans jury pour les délits,
tels viol collectif, trafic de drogue, piratage et 2) un juge avec jury
(assises) pour les jugements relevant d’autres crimes, tels les meurtres et les
homicides. Dans tous ces cas, l’accusé peut
faire appel de sa condamnation, mais le DPP ne pouvait pas faire appel d’un
acquittement injustifié jusqu’à l’amendement qui nous concerne. Pratiquement,
le DPP ne pouvait pas faire appel à la Court
of Criminal Appeal de l’acquittement de Sandip Moneea et Avinash Treeboowon
bien que bon nombre d’observateurs pensent qu’il y a eu un vice de procédure ou
même de nouvelles preuves. Le DPP a ce pouvoir maintenant. L’asymétrie Cour inférieure et
Cour suprême faisait dire au DPP qu’alors qu’il pouvait interjeter appel dans
le cas de l’acquittement des petits consommateurs de drogue, il ne pouvait
faire appel de l’acquittement d’un gros trafiquant.
Pour la première fois à
Maurice, des juges en appel pourront rejuger un individu acquitté par un jury.
L’opposition a cependant réussi à convaincre le gouvernement d’ajouter les
garde-fous suivants à cette innovation. Pour que soit recevable l’appel au
verdict d’acquittement d’un juré, selon l’article 5 (3), il faut que : a) le
juge ait donné une « substantial
misdirection to the jury », b) « the
verdict cannot be supported by the evidence » et c) « a serious irregularity occurred and the acquittal is tainted ».
Cette concession n’a, cependant, pas suffi pour convaincre l’opposition de voter
en faveur de l’amendement.
La plus grosse pierre d’achoppement
entre l’opposition et le gouvernement est, sans nul doute, le test que doit
passer un appel dans les deux sens avant qu’il ne soit recevable. Le
gouvernement a, à notre sens, eu une sagesse remarquable de placer la barre
très haut. Nous parlons ici du standard of proof ou du niveau de preuve à apporter
pour rouvrir le procès dans les deux sens (appel de l’acquittement ou de la
condamnation). Le nouvel
article 5 impose que « The Court (be)
satisfi ed that there is fresh and compelling evidence in relation to the
offence ». Le texte adopte une ligne rigide
pour éviter soit d’évacuer la prison de Beau-Bassin, soit de ne permettre à
aucun cas (de condamnation ou d’acquittement) injuste d’être challengé en Cour
d’appel.
Mais nous tombons pathétiquement ici dans le domaine de la politique
la plus sordide qui soit et, il n’y a pas photo, sur le plan de la justice
morale, entre la position du gouvernement et celle de l’opposition. Pour le
dire comme il se doit, le MMM-MSM joue un rôle « infect et révoltant » (si ces
termes forts mais galvaudés veulent encore dire quelque chose dans le jargon
politique mauricien) alors que le gouvernement maintient le high moral ground. L’opposition n’a cessé
d’attribuer des motifs non avouables au gouvernement qui, selon elle, a apporté
l’amendement au Parlement spécifiquement pour permettre un nouveau jugement
dans le cas des employés du Legends. C’est vrai, et bien que la
timidité de la majorité ait longtemps hésité à l’admettre, le Premier ministre
ne le cache plus en troisième lecture quand il explique son réel empressement :
« Why that hurry ? We follow it very carefully because the Harte case has international
ramifications. It is important for us to find the guilty. » Mais il ne compte pas pour autant
piper les dés ! «It will have to satisfy
the requirements… There will have to be fresh and compelling evidence for
review and retrial. » De notre point de vue, le parti travailliste n’a pas
à rougir de son positionnement sur la problématique Harte. Nous irons
plus loin. Devant la tentation de surenchère que représente la position du MMM
sur la question de l’Amicale, cette fois, Navin Ramgoolam a su admirablement
assumer avec dignité son rôle d’homme d’Etat.
J’aimerais ardemment pouvoir en
dire autant du MMM. Confronté au crime de l’Amicale
où sept victimes (dont deux enfants en bas âge et une femme enceinte) furent
brûlées vives et périrent dans une souffrance on ne peut plus atroce, on aurait
pu espérer un minimum de retenue de la part de politiciens, même mauriciens !
Quand on sait que ce crime atroce a de fortes répercussions ethniques qui n’ont
pas disparu en même temps que la cicatrice du bâtiment calciné. Quand on prétend,
peut-être même avec une certaine justesse, qu’en 40 ans de carrière, on a tout
fait pour éviter de déstabiliser ce pays fragile pour des gains politiques
opportunistes et éphémères. Quand on n’est pas si loin de prendre sa révérence d’un
pays qu’on a servi avec ascétisme et loyauté, et quand on veut laisser un
dernier cliché à la postérité, on ne vend pas son âme pour des votes
hypothétiques entachés du sang des innocentes victimes de l’Amicale.
Le cirque de Rama Valayden
offrait une trop grande tentation à un MMM resté bien trop longtemps dans
l’opposition. Valayden se prend pour Chris Mullin qui, en Grande-Bretagne,
déclencha la libération des Birmingham
bombers après 16 ans d’emprisonnement avec son livre Error of Judgement. C’était le Deus ex Machina qui permettrait à
l’ancien Attorney General opportuniste
de sortir de l’obscurité politique dans laquelle son manque anémique d’ouailles
l’avait prématurément condamné. La stratégie était aussi simple qu’un jeu
d’enfant. Nos 20% de compatriotes de foi musulmane sont doublement mortifiés
dans leur chair comme dans leur foi. Ils souffrent, à Maurice, d’un sentiment
d’ostracisme aigu. En ce qui concerne le reste du monde, chaque minute de
nouvelles internationales leur montre l’abomination que souffrent les musulmans
sous le joug des Etats-Unis, paravent du gouvernement israélien, son allié
islamocide. Rama Valayden a la solution pour leur remonter le moral. L’Amicale a
succombé aux flammes allumées par l’Escadron de la mort, dont, coïncidence
on ne peut plus heureuse, tous les
membres sont morts (on se rappelle que dans son exégèse, Valayden avait exclu
Cehl Meeah, l’ancien chef de cet escadron, dans sa définition). Donc les quatre
condamnés de l’Amicale sortent de prison et personne n’y retourne ! Echec et
mat !
Le MMM a voulu partager une part
de ce gâteau électoral en épousant la thèse de l’ancien Attorney General. Mais
manque de pot ! Le génie du barreau ne découvre rien qui vaille. La seule chose
qui pourrait encore changer la donne se trouve être une vidéo en la possession
de la police dont Me Valayden a connaissance et qui prouverait que les
condamnés de l’Amicale, au lieu de s’attaquer à ce lieu de perdition que le
casino représentait à leurs yeux, essayaient plutôt à ce moment-là de faire
passer aux supporteurs de l’équipe de football adverse, réfugiés au poste de
police de Pope-Hennessy, un très mauvais quart d’heure. Mais qu’à cela ne tienne, ces
preuves sont parfaitement admissibles pour permettre de rouvrir le procès des
quatre condamnés de l’Amicale car ce serait des « fresh and compelling evidence », critères parfaitement
acceptables à une révision pour ces condamnés qui ont épuisé toutes les avenues
offertes par la loi.
Mais voilà, quelque chose ne colle pas ! D’Allan Ganoo à
Steven Obeegadoo, en passant par Reza Uteem, tous les intervenants du MMM au
Parlement ont fortement déploré, lors de la troisième lecture du texte, que ce
critère est trop exigeant et ne permettrait jamais aux condamnés de l’Amicale
d’obtenir un nouveau procès, ce qui les a, du reste, empêchés de voter en
faveur du projet de loi. Alan
Ganoo a ainsi dit : « Government has made
things more difficult for us. If we had any intention to agree to that
legislation, government has now complicated matters. In fact, we wonder who
will pass this test. En tout
cas, pas les accusés de l’Amicale ! » La seule conclusion logique à cette
prise de position est qu’ils considèrent tous qu’il n’y a pas de fresh and compelling evidence dans le
rapport de Valayden. Mais qu’à cela ne tienne, Paul Bérenger a fait comprendre
qu’il changerait vite ce critère dérangeant une fois arrivé au pouvoir. La
barre sera placée bien moins haut de sorte à faire sortir de prison, coûte que
coûte, les condamnés de l’Amicale.